
Généralités
Les ventouses ou cupping consiste à utiliser des gobelets en verre ou en plastique placés sur la peau au-dessus d’une zone douloureuse ou d’un point d’acupuncture pour créer une pression négative par aspiration.
L’article indique que le fonctionnement n’est pas encore totalement comprise ; il est décrit comme un processus de détoxification par lequel les déchets et les toxines sont éliminés, et comme un processus d’harmonisation pour le déséquilibre du Qi, un terme de la médecine traditionnelle chinoise désignant l' »énergie vitale ».(1)
En Corée du Sud, les ventouses sont remboursées par l’assurance maladie nationale ; rien qu’en 2013, les demandes d’indemnisation pour les ventouses ont atteint un total de 215 milliards de wons coréens (à peu près 162 millions d’euros).
Il y a 2 types de ventouses : sèches et humides.
- ventouse sèche appliquées sur la peau afin de créer un vide pour l’aspiration sans prélèvement de sang.
- ventouse humide, permettant la scarification avant d’appliquer les ventouses pour la saignée.
Cet article présente une revue systématique et méta-analyse d’essais contrôlés randomisés (ECR). 18 études retenues.
Neuf bases de données (medline embase…), dont des bases de données chinoises, coréennes et japonaises, jusqu’en janvier 2018, sans restriction de langue de publication.
Population et critères
Patients souffrant de douleurs cervicales.
Critères d’exclusion : les douleurs post-traumatiques causées par whiplash ou des blessures sportives, les patients souffrant de myélopathie ou de céphalées/vertiges cervicaux sans douleur cervicale ont été exclus.
Les groupes de contrôle comprenaient des patients qui avaient reçu de la physiothérapie, les AINS, la thérapie par coussin chauffant et l’acupuncture, ainsi que des contrôles inactifs, tels que des listes d’attente ou des groupes sans intervention.
Outils d’évaluation
- Gravité de la douleur : échelle visuelle analogique (EVA), questionnaire de McGill sur la douleur et du questionnaire de Northwick Park sur la douleur dans la nuque (NPQ)
- Incapacité fonctionnelle et qualité de vie : Neck Disability Index (NDI), SF-36 et EuroQol-5 Dimension (EQ-5D) à 36 items
Modalités d’évaluation des études
Le risque de biais dans les ECR a été évalué par sept catégories selon le risque de biais Cochrane.

L’hétérogénéité entre les études a été évaluée à l’aide du test χ2 avec un niveau de signification de p<0,10 et des statistiques I2.
Des analyses de sensibilité ont également été effectuées pour tester la robustesse des résultats en déterminant l’impact d’une seule étude sur les résultats globaux.
La qualité des preuves pour chaque résultat a été évaluée conformément à la notation des recommandations, de l’appréciation, du développement et de l’évaluation (GRADE).
Résultats
Dix-huit ECR ont été sélectionnés.
Par rapport au groupe sans intervention, le groupe sous ventouses a montré une réduction significative de la douleur (différence moyenne (MD) -2,42 (IC 95% -3,98 à -0,86)) et une amélioration de la fonction (MD -4,34 (IC 95% -6,77 à -1,19)).
Par rapport au contrôle actif, le groupe des ventouses a signalé une réduction significative de la douleur (p=0,0009) et une amélioration significative de la qualité de vie (p=0,001).
Le groupe qui a reçu un traitement de contrôle avec la thérapie par ventouses (groupe complémentaire) a montré une réduction significative de la douleur par rapport au groupe de contrôle actif (p=0,001).
Sur les 18 études, seules 8 ont fait état d’événements indésirables, qui étaient pour la plupart légers et temporaires.
Conclusion
Les ventouses ont permis de réduire la douleur cervicale chez les patients par rapport à l’absence d’intervention ou aux groupes de contrôle actifs, ou en tant que traitement complémentaire. Selon le type de groupe de contrôle, l’utilisation de ventouses a également été associée à une amélioration significative en termes de fonction et de qualité de vie.
Prêt à aspirer ?
Même si cette méta analyse est plutôt enjouée sur l’utilisation des ventouses, elle n’oublie pas d’indiquer que toutes les études présentait une qualité de preuve faible à très faible due au risque de biais et d’hétérogénéité inexpliquée entre les études.
De plus, le plus souvent l’échantillon était de petite taille.
Le cupping, tout comme le dry needling, ne démontre pas encore une capacité thérapeutique révolutionnaire même si il est souvent prisé dans le milieu sportif.

Effet de mode ou durable ? A voir dans les prochaines études à être publiées.
Ne pas oublier que même si les effets indésirables ont été légers, les auteurs de l’étude se posent la question des risques dans le cadre des ventouses humides.
Références bibliographiques
Qureshi NA , Ali GI , Abushanab TS , et al . History of cupping (Hijama): a narrative review of literature. J Integr Med 2017;15:172–81.doi:10.1016/S2095-4964(17)60339-X