
Selon le Journal Canadien de chirurgie, une portion substantielle du coût de l’arthroplastie pour prothèse totale du genou (PTG) est liée à la durée du séjour postopératoire.
Compte tenu de l’augmentation annuelle des cas de PTG, abréger les séjours représente une source potentielle d’économies. Cette étude rétrospective à comparé les coûts hospitaliers et les résultats signalés par les patients entre une prise en charge rapide et une durée standard après pose d’une PTG.
Résultats
« Le séjour moyen du groupe soumis au congé rapide a été de 26,5 heures, contre 48,9 heures pour le séjour standard. Le groupe soumis au congé rapide a présenté des coûts peropératoires plus élevés associés au contrôle de la douleur (différence moyenne 26,98, intervalle de confiance de 95 % 14,41–37,90, p < 0,01); par contre, cette différence a été compensée par d’importantes économies associées à des séjours plus courts. Le coût total moyen pour le groupe soumis au congé rapide a été de 649,62 $ ± 281,71 $ contre 1279,71 $ ± 515,98 $ pour le séjour standard. On n’a noté aucune différence significative pour ce qui est des scores SF12 ou WOMAC entre les groupes 1 an après l’intervention ».
Une problématique similaire semble préoccuper un département de chirurgie orthopédique à Chicago, Illinois…
Les patients devant être opérés d’une PTG ont au minimum une nuit à passer à l’hôpital. La question est de savoir s’il est utile de faire de la kiné le jour de l’opération ou si on peut la reporter au lendemain matin [Bohl 2019].
Les américains, comme les canadiens, ne comptent plus en jours d’hospitalisation, mais en heures…
L’étude montre qu’ils peuvent économiser une séance de kinésithérapie, le patient attendra bien le lendemain. Et hop ! encore 50 à 100 $ d’économisés… On se croirait dans un avion de compagnie low-cost où vous allez devoir bientôt payer l’eau des toilettes !
Commentaires
Je suis content de vivre en France :
1°- Même si la tendance aux économies hospitalières rendent aussi chez nous les hôpitaux un peu moins hospitaliers, on trouve encore majoritairement des services (publics ?) tenant compte du « facteur humain »… Je me doute que sur un an le patient aura oublié les quelques jours d’inconfort, de souffrance, de misère qu’il a subit en post-opératoire, mais est-ce une raison pour lui infliger ?
2°- J’espère qu’on continuera longtemps à résister un peu plus longtemps que les Nord-Américains aux addictions aux sucres et aux graisses pourvoyeuses de diabète, d’obésité et donc de PTG à terme. Parce que franchement, quitte à faire des économies…
3°- Surtout qu’après, il y a encore toute la rééducation à faire…
Références bibliographiques
Marsh J, Somerville L, Howard JL, Lanting BA. Significant cost savings and similar patient outcomes associated with early discharge following total knee arthroplasty. Can J Surg. 2019 Feb 1;62(1):20-24. doi: 10.1503/cjs.002118.
(Article en accès libre)
Articles en rapport avec le sujet
Bohl DD, Li J, Calkins TE, Darrith B, Edmiston TA, Nam D, Gerlinger TL, Levine BR, Della Valle CJ. Physical Therapy on Postoperative Day Zero Following Total Knee Arthroplasty: A Randomized, Controlled Trial of 394 Patients. J Arthroplasty. 2019 Feb 13. pii: S0883-5403(19)30145-7. doi: 10.1016/j.arth.2019.02.010. Article sous presse