Tableau clinique

La compression nerveuse peut être asymptomatique, comme le montrent des compressions de racines nerveuses observées à l’IRM (faux positifs).
La douleur peut être située dans le territoire neurologique du nerf affecté. Cependant, une distribution de la douleur en dehors du dermatome est fréquente : 70% des SCC, 64 à 70% des douleurs radiculaires. Par conséquent, les praticiens ne doivent pas exclure un syndrome canalaire en l’absence de symptômes affectant un dermatome ou un territoire neurologique définis.
Le signe principal est la perte de fonction due au ralentissement de la conduction des potentiels d’action. Plusieurs signes de « gain de fonction » sont également rapportés : paresthésies, hyperalgie, allodynie, augmentation de la mécanosensibilité (à la compression et/ou à la mise en tension).
Le comportement de la douleur diffère entre les patients avec un syndrome distal (SCC) et ceux avec un syndrome proximal (radiculopathie), suggérant que les mécanismes qui sous-tendent cette douleur pourraient être différents.
Bilan
Neuropathic pain grading system (NPGS)
Il aide cliniciens et chercheurs à identifier avec certitude la douleur neuropathique. Le niveau « probable » est suffisant pour prescrire un traitement pharmacologique contre la douleur neuropathique.
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7382548/figure/F2/
Ce système pourrait cependant être problématique pour des patients présentant un syndrome canalaire, car :
- les symptômes dépassent souvent le dermatome ou le territoire neurologique du nerf affecté
- les patients peuvent avoir une perte de sensibilité très subtile qui ne serait pas mise en évidence par un testing sensitif classique, et/ou présenter plutôt un « gain » de fonction
- les tests diagnostiques pourraient ne pas être indiqués ou être négatifs
La pertinence pour des patients présentant un syndrome canalaire d’être traités comme s’ils avaient une douleur neuropathique est inconnue.
Examen clinique
Examen subjectif
Localisation et distribution des symptômes ? type ? intensité ? comportement sur 24h ?
Histoire de la maladie : mécanismes de lésion ? Progression des troubles ?
Facteurs psychologiques ? Psychosociaux ? Socio-économiques ?
Red flags ?
Examen neurologique
ROT
force musculaire
sensibilité : examen des petites et des grosses fibres.
Mécanosensibilité neurale
Exemples de tests de provocation :
Tinel et Phalen pour le SCC, Spurling pour la radiculopathie cervicale
Membre inféreur : straight leg raise (Lassègue)
Membre supérieur : ULNT (upper-limb neurodynamic test)
Imagerie et examens de conduction nerveuse
L’EMG est utile pour les syndromes canalaires distaux (SCC et canal ulnaire). Ses qualités pour les neuropathies plus proximales n’est pas établie. Dans les stades précoces de SCC, l’EMG est incapable de détecter la neuropathie.
L’IRM est communément utilisée pour les syndromes canalaires proximaux tels que que la « sciatique ». Cependant ils donnent souvent de faux négatifs ou de faux positifs : le niveau identifié à l’IRM ne coïncide pas avec celui retrouvé à l’examen clinique.
L’échographie est utilisée pour les syndromes canalaires distaux, pour son bon rapport coût/efficacité, son accessibilité, et la possibilité de comparaison avec le côté controlatéral.
Ces examens peuvent confirmer le diagnostic, ou bien alerter sur la présence de red flags.
Références bibliographiques
Schmid AB, Fundaun J, Tampin B. Entrapment neuropathies: a contemporary approach to pathophysiology, clinical assessment, and management. Pain Rep. 2020 Jul 22;5(4):e829.
Article en accès libre
Une donnée particulièrement novatrice dans les travaux d A.schmith : les tests neurodynamiques deviennent négatifs avec l’aggravation de l atteinte.
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