On peut toujours affirmer qu’une telle étude est parfaitement inutile, que les pressions ne sont pas adaptées au patient, que T7 n’est pas la bonne vertèbre à traiter, que, que, … mais basiquement, cela démontre que la relation thérapeutique entre un patient et un praticien, c’est tout sauf de la biomécanique.
Cette étude contrôlée randomisée s’est donnée pour objectif d’étudier l’effet mécanique de la manipulation vertébrale sur la raideur rachidienne de patients dorsalgiques chroniques. Trois séances de manipulations ont été réalisées par le futur dernier gadget vendu au Mondial de la Rééducation.

Méthodes
Des adultes déclarant une douleur entre T6 et T8 depuis au moins 3 mois ont été invités à bénéficier de 4 séances.
Lors de la première séance, ils ont été assignés au hasard à l’un des trois groupes expérimentaux (différentes doses de manipulation vertébrale) ou au groupe témoin (pas de manipulation vertébrale).
Au cours des trois premières séances, une manipulation vertébrale instrumentale a été réalisée sur T7 pour les groupes expérimentaux, tandis qu’un repos de 5 minutes a été fourni au groupe témoin.
Les manipulations vertébrales ont été délivrés via un appareil motorisé délivrant des forces, durées d’impulsion, vitesse d’application différentes, soit respectivement
- 135 N, 125 ms et 920 N / s pour le groupe 1,
- 250 N, 125 ms et 1840 N / s pour le groupe 2 et
- 250 N, 250 ms, 920 N / s pour le groupe 3.
Indicateurs principaux
L’incapacité et l’intensité de la douleur ont été évaluées à chaque séance.
Autres indicateurs
- La raideur rachidienne a été évaluée avant et après chaque manipulation vertébrale.
- La sensibilité et l’activité musculaire ont été évaluées lors de chaque test de raideur rachidienne.
Résultats
Quatre-vingt-un participants ont été recrutés et 17, 20, 20 participants des trois groupes expérimentaux et 18 du groupe témoin ont rempli le protocole.
À l’exception de l’intensité de la douleur plus élevée au départ dans le groupe témoin, les 4 groupes étaient de caractéristiques similaires.
Une diminution de l’intensité de la douleur, de l’incapacité, de la raideur rachidienne et de la sensibilité au toucher a été observée dans tous les groupes.
Lors du suivi, 24% des participants ont été classés comme «améliorés».
Les prédicteurs de l’amélioration étaient une diminution plus importante de l’intensité de la douleur et de la sensibilité (valeurs p <0,05).
Il n’y avait pas de différences entre groupes manipulés et groupe témoin.
Conclusion
Dans un contexte expérimental et non clinique, une manipulation vertébrale instrumentale est sans intérêt sur la dorsalgie chronique.
Commentaires
Comment se fait-il qu’une technique bien proche délivrée par un humain [Casanova-Méndez 2014] soit aussi efficace qu’une dog-technic sur des cervicalgiques et que celle-ci soit sans intérêt ?
Peut être bien que comme l’avancent les auteurs «Finally, the improvement might reflect that the contextual factors of a treatment are more important of the treatment modality itself»…
Références bibliographiques
Pagé I, Descarreaux M. Effects of spinal manipulative therapy biomechanical parameters on clinical and biomechanical outcomes of participants with chronic thoracic pain: a randomized controlled experimental trial. BMC Musculoskelet Disord. 2019 Jan 18;20(1):29. doi: 10.1186/s12891-019-2408-4.
Articles en rapport avec le sujet
Casanova-Méndez A et al. Comparative short-term effects of two thoracic spinal manipulation techniques in subjects with chronic mechanical neck pain: A randomized controlled trial. Man Ther. 2014 Aug;19(4):331-7