Parmi les références bibliographiques de l’article consacré au traitement du reflux gastro-oesophagien figurait cette étude parue dans Spine et cotée 9/10 dans PEDro.
Apparemment, ce sont encore des espagnols qui ont réalisé cette étude contrôlée randomisée. Si les hispaniques deviennent à la mode, en 2021, les organismes de formation devront prévoir une double traduction en castillan et catalan ?
Objectif
Il s’agissait d’étudier les effets d’une prise en charge en thérapie myo-fasciale sur les patients souffrant de lombalgie chronique.
La thérapie myo-fasciale employée
Comme illustré sur le bout de page provenant de l’article ci-contre, il s’agit de techniques apparaissant banales pour un kinésithérapeute, à type de glissements sur les masses paravertébrales, décompression longitudinale rachidienne sur un patient en procubitus, technique d’inhibition par pression statique du coude sur les carré des lombes, par pression statique à doigts pointés en direction des psoas.
Peut être que l’intervenante, kinésithérapeute ayant plus de 10 années d’expérience dans le domaine, met une intention particulière pour traiter ces patients, mais à première vue, ce sont des techniques pouvant être apprises en première année de kinésithérapie.
La thérapie simulée
Les mêmes positions, pour la même durée, par la même kinésithérapeute, sans appui, juste en imposition des mains.
Posologie
Quatre séances de traitement, chacune d’une durée de 40 minutes, à raison de deux par semaine.
Population-cible
Cinquante-quatre participants, atteints de lombalgie chronique non spécifique.
Indicateurs
Le questionnaire abrégé McGill sur la douleur (SF-MPQ), l’échelle visuelle analogique (EVA), le questionnaire Roland Morris et le Fear-Avoidance Beliefs Questionnaire.
Résultats
Les sujets du groupe expérimental ont présenté des améliorations significatives de la douleur (SF-MPQ) (différence moyenne -7,8; intervalle de confiance à 95% [IC]: -14,5 à -1,1, p = 0,023) et de la sous-échelle sensorielle du SF-MPQ (différence moyenne -6,1; 95; % IC: -10,8 à -1,5, p = 0,011) par rapport au groupe à la thérapie simulée, mais aucune différence n’a été trouvée dans l’EVA entre les groupes.
Le Fear-Avoidance Beliefs Questionnaire a également montré une diminution significative du groupe expérimental (p <0,05) par rapport au groupe simulant la thérapie.
Conclusion des auteurs
La prise en charge myo-fasciale a produit une amélioration significative à la fois de la douleur et de l’invalidité.
Étant donné que les différences minimales cliniquement importantes en termes de douleur et d’invalidité sont incluses dans l’intervalle de confiance à 95%, il n’est pas possible de savoir si cette amélioration significative est cliniquement pertinente.
Ce que vous pouvez en garder, pratiquement
- Votre façon de traiter, c’est plutôt le massage, les pressions statiques, les techniques d’inhibition musculaires ? Si cette étude est confirmée, a priori, vous pouvez continuer à vous faire plaisir comme ça. Ce n’est pas ridicule, has-been, non-EBP, au moins sur le court-terme.
- Votre truc à vous, c’est l’imposition des mains, la «fasciathérapie», la «bio-kinergie» ? Bof, bof. Il va falloir penser à appuyer un peu plus sur les patients si vous voulez qu’ils en gardent un souvenir thérapeutique.
Référence bibliographique
Arguisuelas MD, Lison JF, Sanchez-Zuriaga D, Martinez-Hurtado I, Domenech-Fernandez J. Effects of myofascial release in nonspecific chronic low back pain: A randomized clinical trial. Spine. 2017;42(9):627–634. doi: 10.1097/BRS.0000000000001897.