
Évaluation, contre-indications et diagnostic différentiel
Le patient est un athlète mâle footeux classiquement.
Recherche de contre-indications
Le cancer avec des métastases, une douleur abdomino-pelvienne mimant la souffrance de hanche, une fracture du pelvis, une atteinte articulaire coxo-fémorale.
Indicateurs positifs
La palpation douloureuse au pli de l’aine du long adducteur, des fléchisseurs de hanche, du psoas (sans commentaire 🙂 ). La palpation douloureuse est un bon test, notamment pour les adducteurs.
Réveiller la douleur lors de la contraction résistée des adducteurs (voir comment ils font dans le texte) et un excellent signe positif, encore mieux avec une douleur aussi à l’étirement. L’adductor-squeeze test est aussi reconnu par eux comme pertinent.
Le geste vulnérant pour les trois muscles est peu ou prou le même, shoot et/ou changement de direction.
Une bonne amplitude de hanche, non douloureuse (pas forcément la même que l’autre côté, on n’est pas forcément symétrique) permet de ne pas retenir franchement une perturbation coxo-fémorale.
Le Patellar-Pubic Percussion test est négatif.
Pour confirmer le cancer ou l’atteinte de la tête fémorale
Radiographie et IRM…
Dignostic différentiel
Il s’agit d’éliminer un point de départ lombaire, une sciatique, une sacro-iliaque douloureuse.
Les auteurs proposent de les éliminer par :
- Une recherche de périphérisation ou centralisation par des mouvements lombaires répétés,
- Un Lasègue ou un Slump test pour la sciatique,
- Une mise en compression en inclinaison latérale et extension pour tester la douleur des articulaires postérieures,
- Une poussée sur la cuisse en direction de la fesse (thigh thrust test) pour la sacro-iliaque.
Il y a bien le fourre-tout de l’impingement fémoro-acétabulaire dont le diagnostic est toujours aussi précis (The primary symptoms of FAI syndrome are motion- or position-related pain in the hip or groin region, with potential clicking, catching, locking, stiffness, restricted hip ROM, or giving way), soit une hanche de sportif un peu raidasse qui fait du bruit quand on la bouge, ce qui inquiète le patient, d’où la douleur.
Tests physiques
Le Star Excursion Balance test est mis à toutes les sauces comme les multiples hop tests, mais je ne vois pas bien à quoi ça va me servir pour le diagnostic différentiel. Le suivi du patient I suppose-je.
Scores
«Copenhagen Hip and Groin Outcome Score (HAGOS) and the international Hip Outcome Tool are reliable, valid, and responsive measures for patients with hip and/or groin pain», mais je vous connais, vous les ferez pas.
Commentaires
J’aurais bien cherché une névralgie haute, style ilio-inguinal ou ilio-hypogastrique, mais j’ai pas vu dans le texte.
Après, rien sur le comportement du sportif qui craint la contre-performance vu qu’il est moins bon que les autres ? C’est moins rare que le cancer quand même…
Traitements
Comme souvent, les analyses sont exhaustives et les traitements semblent simplistes. En France, les médecins appellent tout ça la pubalgie ou la hernie inguinale (the clinical difference between adductor-related and pubic-related pain in the current literature seems minimal 🙂 ) ou la tendinite du psoas pour les plus audacieux.
Globalement, il faut muscler les adducteurs, les abducteurs et les abdos et si ça ne marche pas, chirurgie… enfin quand même, pour le psoas, on ne sait pas. Ils se risquent même à proposer des ondes de choc… ! et de la thérapie manuelle, sans la détailler. Ce n’est donc pas dans cet article que vous allez trouver des idées.
Référence bibliographique
Thorborg K, Reiman M, Weir A. Et al. Clinical Examination, Diagnostic Imaging, and Testing of Athletes With Groin Pain: An Evidence-Based Approach to Effective Management. J Orthop Sports Phys Ther 2018;48(4):239-249. Epub 6 Mar 2018. doi:10.2519/jospt.2018.7850
Article en accès libre jusqu’à Mars 2020.
Et l’hernie inguinale ?
Et oui cela m’est arrivée …
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Mais qu’est-ce donc qui est descendu par le canal inguinal, alors ? 🙂
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